LA COMMUNI-KABYLITE: Tissira ad vitam aeternam

Lettre a mon meilleur ami

Tu parles arabe et depuis mes efforts j ai fini par tout comprendre et je ne te parle pas en kabyle car tu ne comprendrais pas alors souvent nos joutes passent par la langue de Voltaire.Le climat sociopolitique relayé par les médias teleguidés depuis 1962 ont fait que vous ignorez beaucoup des frustrations de ton ami et des siens.y a t il crime plus odieux que d empêcher un peuple d user de sa langue maternelle.?y a t il plus dévastateur qu une école qui scelle l histoire aux seuls événements de OKBA et de l EMIR ABDELKADER .Le denis fut total et la kabylie subit l injustice intra-muros et reproche aux intellectuels algériens leur confort dans le silence complice.les frustrations grandirent et dépassèrent les limites de la résilience freudienne et nos idoles furent déterrées pour booster notre instinct de survie et nous prenommames nos enfants Massinissa ;Jugurtha ;Dihia et Tiziri ….L université de Tizi la plus jeune du monde a l époque déstabilisa la dictature la plus stable du monde en revendiquant une identité avec les actes de propriété a la main .mon peuple majeur décida de relever la tete et de ne plus accepter une existence par effraction dans des constitutions faites par des experts en falsifications .l oralité ceda la place a l écriture et a l investissement de tous les supports de la communication.la valorisation de notre patrimoine matériel et immatériel fut prise en charge avec fierté par des doctorants dans tous les continents……

le système a juré de nous faire disparaitre en occultant nos refferents culturels a l école ;et dans les médias.ce fut contre productif et a l insu de son plein gré une élite aiguisa son appétit a reconquérir des pans entiers de notre histoire en cherchant dans les bibliothèques étrangères car chez toi mon ami les librairies devinrent des pizzerias .

Quand ,c’est la nature qui fut injuste ,nos parents ont réussit à la dompter en créant cet ensemble socioculturel qu’est le village et qui permit de vivre en garantissant la sécurité, l’alimentaire et un certain confort ,bien sûr relatif .

Quand ,c’était l’ennemi français qui fut injuste,,les hommes montèrent au maquis et mon village devint un terrain d’atterrissage pour hélicoptères ,une prison ,une caserne et un lieu d’hébergement pour réfugiés dont les villages furent incendiés comme Aourir et Ath Soula ,
Une guérite s’y érigea pour contrôler jusque dans la vallée de la Soummam .La rébellion s’appelait alors,dans mon village Amirouche, Mabrouk, Rachid, Oumerri ,Malek ,Salah, Idir, Mohand Amoqran,……….

Quand 50 ans après l’indépendance ,mon village manque d’eau ,de route et d’hygiène ,,les jeunes de loisirs et d’emploi ,et qu’ils sont guettés par la drogue ,l’alcool et la dépression ,il y a des questions à poser au pouvoir et que nous avons posées 
WA LAKINA = LA HAYATA LI MAN TOUNADI comme vous dites dans la langue d EL MOUTANABI qui n est pas la mienne et que j apprends avec bonheur pour vous comprendre .mais ……je sais que toi tu n es pas comme les autres ;je connais ta morale et je te dois meme une partie de ma lucidité .
A toi mon cher ami Smain 
AZUL et SALAM

Mayotissira