MESKIN ,AGHYOUL D ARGAZ L 3ALI.
Première partie
Il était une fois ,un jour de printemps ,en plein forêt de l’Akfadou , à quelques kilomètres de Chemini ,un lion qui refusait de disparaître encore et qui cependant régnait sans partage dans un consensus tout à fait établi parmi la faune sauvage de cet immense espace boisé, et reconnu comme véritable poumon des At Mansur ,At Waghlis et At Yeğğar..
Trois mégaterritoires unis par le verbe et les rimes du courage pour la défense des valeurs communes ..
Ces trois tribus allaient chercher du bois dans cette forêt en prenant un risque certain et double : Le garde champêtre à l’orée et le félidé imprévisible et partout.
Mais ,depuis longtemps déjà, ces kabyles ne s’y aventuraient plus et se suffisaient des branchages du frêne et des oliviers taillés après la récolte ou cassés sous le poids de la neige.
Anruh ad nezdam amer ulac Izem lghava ! (On aurait cherché du bois s’il n’y avait pas le lion )
Chacun se souvient pourtant de l’époque où quiconque pénétrait la forêt et d’une hache ,en quelques minutes terrassait un chêne zen et le coupait en buches avant de descendre au village avec une ânée ou une charge de mulet comme un trophée dédié à la bravoure et contre le gel de l’hiver, n’en déplaise au général Janvier..
A Tissira occupée par les soldats de Forte-guerre ,seul Da Sa3id N Burbur les narguait avec succès (RIP).
Chacun avait son stock pour le feu du kanoun éternel ,comme tout kabyle prévoyant.
En regardant le tas de buches tel un butin de guerre ,tous se consolent de la rudesse de l’hiver prochain .
Les nuits seront longues autour du kanoun. : A vava inouva. ( Oh! Pere des enfants ! )
les hommes n’étant plus courageux , d’ailleurs, toutes les femmes le savent maintenant et les ânes le sauront par la suite car les meilleurs sont morts avant le 19 mars .Cependant, les ânes de tous les villages de ces trois Aroucs regardaient leurs maîtres avec un sentiment de revanche. Ils ont trouvé plus forts qu’eux, ces bipèdes sans cœurs ,d’autant que celui qui les fait trembler dans la forêt interdite est un quadrupède comme nous :Se disaient les ânes : .
« Qu’ils aillent à Thala k’zem ! » .
Désormais, ils préfèrent comme des lâches ,descendre à Sidi-Aich tous les mercredis pour faire leurs emplettes et sur notre dos, même chargés de leurs victuailles.Ils remplissaient leurs azembils de légumes secs,de farine et quelques ustensiles pour continuer à végéter .
Un Ane éreinté sur une côte s’écria : Ces ingrats d’hommes que nous portions à califourchon de village en village, pendant que leurs épouses portaient elles , le bébé comme nous et les suivaient à des mètres derrière, la tête baissée , soumises comme des esclaves et eux saluant à haute voix des connaissances aux quatres points cardinaux .
En 54 ils ont refusé l’esclavage et Après 62, ils s’en accomodent.
Nharkoum mabrouk a da Ouali…!
3aslama à Na Taklit …!
Anda akka à Da Lwanas ..!
La femme murmure:
Anef an kara3 f udhar ,netta yezha w afrux-is
Une jument dit à un cheval :
Ifuk fellasen w abrid ar zen…!
Tagwaden Izem d Cambiď…!
I nenki kan i mi zemran.
En hennissant ,la jument dit à son cheval en piaffent :
Argaz yufa argaz-is a y argaz-iw.
Tous les oiseaux de la contrée se sont donné rendez- vous ce jour dans le ciel bleu taché de laiteux stratus , s’étirant jusqu’à disparaitre , avant de renaître par la grâce de Dieu au dessus de l’Akfadou ,juste au dessus de la cache des dignes fils de Semaoune que l’opération « Jumelle » n’a jamais débusqué
WA YUMEN ARMI D L MUT.
WA MI TEFRA ..AD YESRUGMUT.
Cette foret qui reste à découvrir car vierge par endroits ,la main de l’homme n’y ayant jamais mis les pieds sauf pour un certain Amirouche à l’époque ou même les chênes arrêtaient leur frémissement et se pliaient pour le salut à son passage, parce que le vent arrêtait tout simplement son souffle .
La forêt se tait quand l’homme N At Sidi Yidir et de Tasaft prend la parole.
U digra cambid .u digwra yizem
Un olivier planté en 1871 m’a dit qu’il a vu passer l’homme de sa vie et que les sources d’eau potable qui descendaient jusqu’à la Soummam ont l’impression de couler pour rien ,après sa mort.
Depuis ,elles tarissent l’une après l’autre par mélancolie, si bien que mon village manque d’eau cruellement cet été ,sauf Talla T Firas qui continue à verser quelques larmes pour nous rappeler que notre vie dépend de notre héritage, de notre travail et de la maintenance de ce qui nous reste et surtout du respect de nos héros .
DACU I DIGRAN D’I TCACIT …..!
Je jure sur les têtes des moudjahidine qui ont changé de callote et perdu la culotte apres 62 , devant les culotés du far west que je ne répéte que ce que m’a dit l’olivier.
Le roi lion en ce jour d’avril 1962,loin des frontières du risque ,heureux dans son royaume ,si heureux qu’il décida de faire une promenade en solitaire ,peut être comme pour mieux apprécier son autorité unanimement admise et ressentie comme telle donc légitime de Tibane à Thiniri ,d’El Flay à Semaoun et de Ath Salah jusqu’à Azazga, surtout que les lions de son âge ont été pris à des pièges differents ou ont changé de foret pour aller dans les zoo de Kenitra ,Madrid, Paris,Londres ,Frankfurt ou le gazon clement du Lac Leman comme disent les petits fauves,devenus insolents .
On ne sait par quel mystère un grand militant new wave perturba les rêves d un historique .
Ces kabyles moustachus qui répudiaient leurs femmes pour une bagatelle et qui juraient « Jmi3 liman » en pointant l’index sur leur accusé sans défense, portant des burnous parce-que la laine, c’est la brebis qu’il faut tondre .
Ah ! , si c’était le lion , ils seraient dévêtus se disaient les ânes de Vouhlou à Sidi-Aich .
Ce marché où on les parquait chaque mercredi .
C’est l’occasion pour les ânes de faire leur congrès des baudets pour régler le comptes des hommes dictateurs à leur égard et sous la dictée des audacieux loin des joutes dans les vertes prairies d’Oudjda .Alors ils brayent leur rage dans un langage inintelligible pour les homo sapiens ,certainement sapiens puisqu’ils sont de la Soummam .
Quand les hommes disparaissent,les ânes commencent à réfléchir et s’essayent à la philosophie : Socrate à bien dit que l’écriture de l’histoire, c’est d’abord des enquêtes…….
Alors ! l’injustice passera et la vérité se saura un jour ………
Un âne avec des plaies sur le dos jusu’a l’os insulta Socrate et dit: Ils prennent le pouvoir de force ,vivent de notre sueur , meurent dans leurs lits et Socrate m’envoie faire des enquêtes.comme cheikh El Gama3 qui nous console que 3azrayen les punira.et que nous les anes on ira tous au paradis.
Quand les ânes philosophent ,la forêt est en danger .
Dommages ! leur congrés n’a pu être terminé ,c’est l’heure de s’accroupir pour charger vers les villages qui ne produisent plus rien sans l aide des ânes si dociles .
Yefra suq tefra rahva !, henissa un cheval de passage et je ne sais pas ce qu’il veut dire pour le traduire aux kabyles qui refusent d’écrire encore dans leur langue , qui militent pourtant pour l’identité taqvaylit et qui rêvent d’être soi par les lois des autres.
Écrivez ou crevez nous disent les aliborons..!
Les ânes refusent de miauler ,les chat refusent d’aboyer .le chien refuse de glousser,la poule refuse de coasser et les kabyles parlent français, arabe et regarde leurs mères perdre la voix .Un peuple qui perd sa langue doit rejoindre les écuries ou il y a encore un peu de dignité.
Un Asserdun avec un mord dans la bouche nous traita tous d’anciens quadrupèdes ayant juste redressé les deux pattes avant pour implorer Dieu jusqu à ne plus savoir quoi faire de nos mains comme dit Lounis A.M , le plus célèbre des mal compris.
Quant au lion à la crinière dorée ,il continue de faire sa marche à travers les fourrés et les ronces ,sous l’ombre des chênes .
Pris de soif subite ,il repéra une source fraîche , empreinta un raccourci en fonçant droit entre deux chêne zen .ll écarta les branches horizontales qui gênent sa vue ,pointant la tête devant , il accéléra et soudain , il se mit nez à nez avec un âne en train de bailler dans sa langue maternelle, celle avec laquelle il s’est imposé durant toutes ses révolutions contre l ennemi .
Izem ,le lion , fut pris de panique ,se déséquilibra et perdit son contrôle un moment ,n’ayant pas reconnu celui d’en face :Un grand aghyul de l’Akfadou et que respectueusement on appelait frère Aghyul sous le ciel de Dieu .
Le lion fit un pas en arrière et il trébucha sur une pièrre et s’écrasa par terre .
L’âne avança pour voir les dégâts .
Le lion se releva puis reconnut le bourricot .
Quelle honte !! .
Le cœur battant la chamade dans une diarrhée réflexe aggravant sa confusion.
Le lion a fait caca devant l’âne !! .
Quel sacrilège !
mais, reste encore une chance pour que ce dernier ne le sache pas .
Alors , pas question de se retourner ,ni d’écrire l’histoire.
Ainsi fut fondée ,on ne sait comment le mythe d’un lion qui écrit son histoire pour laver son cul et imposer encore son diktat même dans les territoires inconnus pour lui ou on meurt les armes à la main .
Le lion continue à reculer devant l’âne .Ce dernier incrédule devant ce spectacle ,croit rêver et se mit à braire de toute sa gorge : Hi ! han ! hi ! han !! .
Les langues des ânes ,des lions et des hommes étaient encore toutes tolérées
C’est le moment que choisit le lion pour accélérer en maintenant une longueur d’avance à reculons , jusqu’à ce qu’il puisse se retourner sans que l’âne ne voit le derrière de Sa Majesté ,le roi de la forêt .
Un lion ne fait pas caca ,il est dans le besoin de se soulager ou il est en train d’émettre ses nobles matières.
N’est ce pas ?
Il sait que tous les animaux croiraient sa version et non celle de l’âne puisque sans témoins occulaires ,mais lui sait qu’en vérité il est souillé et pue a faire converger toutes les mouches vers son cul .
Un âne courant derrière un lion qui ne sait à quel saint se vouer est une histoire invraisemblable .
Le Lion réfléchit à la sortie de crise pendant que les animaux dorment sur leurs lauriers et il décida de fédérer les traîtres les haineux ,les racistes ,les violeurs ,les criminels et autres crapules pour voter à l’unanimité que le lion ne fait même pas caca .C’est une rumeur qui vient de l’étranger car la forêt est visée.
Il faut alors écrire l ‘histoire
Non ! non !
Faut pas écrire l ‘histoire ,
Ne pas l’enseigner , quitte à la travestir.
Quand on a le pouvoir a y ighyal ,c’est quoi l’histoire ,si ce n’est celle qui m’honore et qui fait applaudir les foules dit le lion
J’inventerai des témoins comme d’habitude.
Il y a les singes ,les sangliers,les hyènes, les corbeaux ,les coucous ,les lièvres et les poules de tous les villages.
Ceux qui refuseront de témoigner seront le festin du jour…
La faiblesse des ânes, c’est de croire un lion affamé qui récite des sourates apprises à El Azhar et à la Zitouna pendant que les villageois brûlent sous le Napalm et les bombes à phosphore.
Rares sont les hommes qui meurent pour leurs idées ,ils vont tous les réviser ,les remettre en cause et finir par les renier ,sauf les aigles imprenables des hautes montagnes .
Pour les éviter ces rebelles incorruptibles ,le lion programma tout durant la nuit ils seront remplacés par les chouettes ,les hiboux et autres veriveri zeghnennay (chauves souris).
Pourtant notre baudet de l’Akfadou est là comme auteur de ce fait , que malheureusement , se produit sans témoins.
Qui me croira ! se dit l’âne et il continue sa course effreinée , tandis-qu’à chaque fois qu’il se rapproche du lion , ce dernier accélère de plus belle pour ne pas faire sentir son postérieur souillé
Sir lion a maintenant les membres inferieurs recouverts (hacakum ) de son xixi dysenterique
Izem ixra a serwal-is…
Attan à vava t yita!
Il émet des pets sonores et involontaires qui aggravent sa déconfiture dans sa confiture comme si crocs et griffes ne menacent personne.
Encore une autre raison de s’éloigner de la bête aux grandes oreilles qui se fera le bonheur de raconter cette histoire abracadabrante et déshonorante.,surtout que l’amour propre du maître lion ne pouvait souffrir ce fait à classer dans le gueness book des records de » lèse majesté « tout en restant encore le commandant de la forêt promu pour hisser tous les drapeaux de la trahison ,de l’intelligence avec l’ennemi pour le pouvoir a tout prix .
Ces deux destins différents sont à méditer : La chevauchée fantastique du plus faible imposant un marathon infernal au plus fort.
L’affaire est trop grave :
La férocité de notre aghyoul met dans ses petits souliers le roi des animaux.
Si ce n’était pas un âne kabyle qui l’a raconté ,approuvé par d’ autres ânons , qui auraient assisté au congrès des baudets de Vouhlou , je ne l’aurai jamais cru.
C’est ainsi que l’affaire fit de grosses vagues dans les bocaux de petit lait de la chèvre de monsieur De Gaule
Et puis notre aghyul s est mis à rire en s’imaginant dormir ailleurs qu’à l’Adaynin et fait des roulades sur le dos : Aglilaz de la joie pathétique .Quand les ânes sont heureux ,le lion prépare ses lionceaux pour la relève éternelle .
Sa majesté le roi cogita dans la précipitation une sortie de crise .
Vaut mieux mourir que de perdre la face devant ses subalternes ,mais comment faire avec un âne insolent et toute la faune de l’Akfadou qui va rire sous cape et moi , izem l’ghava devenir l’objet de leur risée .
Il n’est pas question de survivre à cet affront ,mais , bon sang , comment faire ?..
comment faire , se dit il , avant d’arriver à son gite,à quelques virages d’ici ?
La poussière collant au caca sur son postérieur souillé ,sa crinière défaite ,l’épuisement et l’effet de l’effort imposé rendirent le lion méconnaissable ,dyspnéique ,la crinière en java ,la gueule ouverte et la langue dehors .
C’est une loque devenu ,notre animal à l’aura légendaire .
Comment faire face aux siens et expliquer que c’est le bourricot qui en est responsable ?…………
Imbroglio kafkaïen , qu’un lion se doit de résoudre ou d’accepter de céder le pouvoir. .
Soudain ,étincela dans son cerveau une idée de génie ,de chef ,de dirigeant ,de gouverneur ,de leader ,de manager , de Caudillo et d’assassin , celui qui………….
A suivre…
Mohand Itswattef
27 12 2021